L’instant présent est unique, tangible et précieux, parce qu’il est éphémère. On ne revivra jamais le moment présent. C’est une réalité. Et c’est dans cette conscience du temps qui passe, dans le quotidien tissé de mille petites choses, amusantes, graves, agréables, pénibles, soudaines, insignifiantes que notre avancée dans la vie prend un sens.
Tout le comme le voyage, l’accomplissement de chaque journée requiert finalement adaptation, acceptation, curiosité, humilité, sensibilité… qui sont le nécessaire contre poids à nos peurs, nos incertitudes, découragement, fragilités… Et puis il y a aussi la légèreté, notre meilleur compagnon pour avancer.
En effet, pour se déplacer facilement, pour saisir les opportunités qui se présentent, nous devons apprendre à nous délester des bagages inutiles. Bien plus que les choses elles-mêmes, c’est l’attitude de garder qui nous pèse. A l’intérieur de soi on empile les peurs, les colères, les tristesses et d’autres sentiments parasites… qui enchaînent notre vie. Le transport de tout ce fourbi a un prix, celui d’augmenter notre peine, de freiner notre marche, d’empêcher nos yeux de voir avec lucidité, nos oreilles d’entendre avec clarté.
Sur ce chemin, la pensée qui accompagne chacun de nos pas est essentielle. Je veux parler de cette aptitude à découvrir dans les choses négatives une occasion de progresser et de nourrir positivement notre pensée. Tout est semence. L’air que l’on respire, la nourriture que l’on absorbe, chaque parole que nous prononçons, chaque écrit que nous lisons.
Laisser tomber le superflu, aller à l’essentiel, apprendre à faire confiance en la vie et dans le fait qu’elle nous amène exactement ce dont nous avons besoins, découvrir de nouveaux territoires jusque là insoupçonnés… se laisser guider par sa voix intérieure. Notre boussole, deviendrait alors la boussole du vivant. Les repères ne seraient plus extérieurs, ils deviendraient intérieurs. C’est en avançant dans la conscience de soi, lucide et avec confiance que l’on pourrait se trouver et découvrir son chemin… et puis s’émerveiller davantage, s’étonner, jouer, aimer, s’aimer.
Le mot chemin, voie, voyage a été utilisé depuis toujours pour imager le processus de transformation qui est à la portée de nous tous, et qui tend vers la libération ou l’éveil. Ce voyage intérieur commencerait par un enchaînement de prises de conscience:
Et voilà qu’arrive souvent un moment clé, déterminant, douloureux aussi, où nous pourrions être tentés de nous juger, durement, sévèrement. En réponse à ce jugement apparaît alors souvent la volonté de « travailler dur » pour changer, pour corriger toutes ces choses chez nous que l’on juge inadéquates, sources de problèmes. Nous mobilisons alors une énergie guerrière afin de reprendre la maîtrise de notre vie. Mais il est une vérité universelle : on ne gagne jamais lorsqu’on se bat contre soi-même.
Il y aurait une autre manière d’aborder ce cheminement, de dépasser la voie de la dualité, celle de la présence, de l’amour, de la bienveillance, du respect de soi et des autres.
Détendez le corps physique, prenez conscience de ce qui est là, ici et maintenant. Inspirez dans le centre cœur, expirez en diffusant l’énergie du souffle dans la totalité de votre corps avec l’intention suivante :
Tout comme en voyage, il est bon parfois de faire le point en se demandant : Ou est-ce que je me trouve ? Quelle direction dois-je prendre ? Quelle distance ais-je parcouru et quelle distance me reste-il à parcourir ? A ce moment décisif du chemin, il pourrait être bon de prendre du recul sur la culpabilité et le jugement que nous nous infligeons, pour approcher la responsabilité.
Voir mes erreurs passées et respecter ce riche enseignement qu’elles m’ont apporté.
Regarder les difficultés auxquelles la vie m’a confronté et voir toutes les belles qualités que j’ai développé pour les surmonter.
Comprendre que chaque chose est à sa place, qu’il y a des choses que je ne peux maîtriser. Comprendre que c’est la conscience et l’acceptation de cette non-maîtrise qui me redonne toute la maîtrise. Comprendre que ce n’est pas le contenu de mes pensées qui me rend malade mais le fait de les refuser. De refuser la vie, l’imprévu, les difficultés, la maladie, la douleur, l’imperfection, la colère, la tristesse, la peur, les doutes. Comprendre qu’il n’y a pas de lutte à gagner, mais que seule importe la conscience. Demeurer conscient lorsque la colère m’emporte, demeurer conscient lorsque la tristesse m’envahit, demeurer conscient des messages de mon corps. Alors, automatiquement, le travail se ferait tout seul. Cela ne serait donc plus un « travail » à proprement parler, ça coule de source. Je sais que ce n’est pas tant le “travail” qui est important mais la conscience.
Soyez fier de qui vous êtes. Voyez la force qui vous anime et ayez un profond respect pour ce beau chemin accompli jusqu’à présent. Ayez confiance dans ce que vous êtes, confiance dans ce qui vous arrive, confiance dans la vie. Chaque expérience prendrait ainsi du sens sur votre chemin qui prendrait forme.
Categories
Submit a Comment